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Enfants malades et méthodologies adaptées

Travail : Analyse réflexive du cours et des visites.

Dans le cadre du cours "Enfants Malades", nous avons eu la chance de visiter plusieurs écoles à l'hôpital. Grâce à ces différentes visites, nous avons appris énormément de choses. Je ne connaissais pas du tout le type 5 en me lançant dans cette formation et je ne m'imaginais pas que ça pouvait être si diversifié. Vous trouverez ci-dessous un compte rendu des différentes visites.

Cours 1 : vendredi 30 novembre, visite de l'école Léopold Mottet, à Liège. 

http://www.lmottet.be/

Résumé de la visite

Nous avons eu la chance de commencer la visite par un conseil de classes. Tous les professeurs se sont réunis et ont fait comme tous les vendredis après-midis en faisant comme si nous n'étions pas là. C'était très intéressant car nous avons pu, grâce à cela, découvrir quels enfants venaient chez eux et nous avons pu poser des questions aux professeurs. 

La suite de la visite s'est passée dans le bureau de la directrice (qui sert également de salle de réunion, de salle des profs, de salle à manger, de refuge pour les enfants qui ne vont pas bien et qui ont besoin de réconfort). 

Geneviève Schouteden, la directrice, nous a alors expliqué tout le fonctionnement de son école SSAS (Structure Scolaire d'Aide à la Socialisation). 

Les enfants qui vont là-bas sont tous suivis médicalement en raison d'une phobie scolaire. Le but de cette école est de leur redonner le goût d'apprendre. Pour se faire, ils fonctionnent pas ateliers (une quinzaine d'ateliers différents). Les enfants choisissent ce qu'ils font par rapport à ce qu'ils aiment. Les ateliers sont tant manuels qu'intellectuels. Les bénéficiaires ne sont pas regroupés par âges mais par passions et chaque enfant a son propre horaire. 

Ce que j'en retire personnellement

C'était la première visite du cours d'enfants malades, je ne m'attendais donc pas du tout à ça. Ce SASS à Liège a tout d'une vraie école et rien d'un hôpital. Au début de notre visite, nous ne comprenions pas ce qui se passait. Nous nous attendions à voir des enfants et un hôpital, mais nous n'avons rien vu de tout cela. Nous avons vu des professeurs enthousiastes et pleins d'espoir partager à propos d'enfants. 

C'est après avoir eu les explications de la directrice et après avoir compris à quoi servaient les classes SASS que je me suis rendue compte de leur importance. Donner une chance aux enfants qui pensent ne plus en avoir, leur redonner goût à la vie alors qu'ils n'y croyaient plus. Je comprends pourquoi Madame Schouteden est tellement attachée à son métier. Même si, comme elle nous l'a prouvé, il est très dur émotionnellement, il doit être super enrichissant. 

De plus, je trouve tous les ateliers mis en place vraiment géniaux. Tout ls enfants peuvent se retrouver dans ce qu'ils aiment faire et/ou se lancer dans de nouvelles passions. 

 

Cours 2 : vendredi 07 décembre, visite du Centre William Lennox et de l'école l'Escale. 

https://orthopedagogieautisme.files.wordpress.com/2017/06/lennox1.pdf

Résumé de la visite

L’École Escale accueille des enfants et des adolescents, âgés de 3 à 21 ans, hospitalisés au Centre Hospitalier Neurologique William Lennox.

La première chose que les personnes nous accueillant ont fait est de nous expliquer la structure de cette école. Ils nous ont expliqué que les enfants venaient ici pour des maladies somatiques ou psychologiques. Certains enfants viennent pour une durée de 3 semaines afin de faire des tests plus approfondis par rapport à un possible trouble de l'apprentissage. 

Il y a également un espace Snoezelen. Il est destiné aux cas d'enfants les plus graves. Ceux qui ne savent plus se déplacer seuls, qui ne sont plus autonomes. 

Les professeurs font tout pour apporter de la joie à leurs élèves en leur proposant du travail qu'ils aiment, qui leur fait plaisir. 

Ce que j'en retire personnellement :

Cette visite était déjà plus ce à quoi je m'attendais. Nous sommes arrivées face à un hôpital, ce qui nous paraissait déjà plus "normal". Nous avons ensuite été redirigés vers l'école (il s'agit d'un bâtiment à part). L'école n'est pas très grande, mais les classes sont comme des classes ordinaires (pour la plupart). Tableau, bancs, chaises; tout y est. Nous avons eu la chance de découvrir une des classes d'humanité portée sur le codage et l'électronique. Je suis assez impressionnée de tout le matériel qu'ils avaient. Tout est sophistiqué et de dernier cri. Sans doute pour motiver les enfants au maximum. Nous avons également pu visiter la classe snoezelen. 

J'étais étonnée lorsqu'on nous a expliqué que les rapports entre l'hôpital et l'école n'étaient pas terribles. Je trouve cela dommage et incompréhensible. Il est normal que des enfants hospitalisés aient droit à une éducation... 

J'ai adoré cette visite parce que nous avons vu les enfants heureux malgré leurs hospitalisations, nous avons vu des professeurs contents d'être là et voulant partager avec nous le plus possible. Ils avaient prévu tout un planning pour qu'on ai l'occasion de voir comment les cours se déroulaient. Malheureusement, nous avons fait face à une alerte jaune de tempête et les enfants n'ont pas pu sortir de l'hôpital. On voyait bien à quel point les professeurs étaient déçus de cette mauvaise nouvelle. Ils ont donc fait au mieux pour nous montrer toutes les facettes de cette école à l'hôpital. 

Cours 3 : vendredi 14 décembre, rencontre avec Christian Lieutenant et Emmanuelle Van Besien. 

Résumé de la présentation : 

Christian Lieutenant est le directeur de la section secondaire de L’Ecole Escale. 

Il nous a expliqué en détails ce qu'était l'Ecole Escale. Il nous a montré une chouette vidéo de présentation qui est le reflet de ce qu'on peut trouver dans une école de type 5.

Il nous a aussi expliqué que, de manière générale, toutes les écoles fonctionnent selon les mêmes normes (ordinaires ou spécialisées). Elles reçoivent, en fonction du nombre d’élèves, un certain subside.

Vous verrez ci-dessous les différentes structures comprises dans l'école Escale. La première étant celle située au centre William Lennox à Ottignies. 

http://www.asihs.org/

Comme on peut le voir, beaucoup d'écoles de Type 5 dépendent de l'école Escale. 

Ce qu'on peut constater aussi c'est que la majorité de ces établissement accueillent des enfants en psychiatrie. Plus de la moitié des hospitalisations aujourd'hui sont pour des causes psychologiques (névroses, phobies scolaires, ...). 

Emmanuelle Van Besien nous a présenté son site http://www.hospichild.be/

Elle s'est rendu compte que trouver des informations concernant l'hospitalisations des enfants est toujours compliqué. Elle a donc créé un site pour simplifier la recherche sur tout ce qui entoure l'enfant malade. On peut y trouver tout ce dont on a besoin (ça passe des remboursements de mutuelle, aux loisirs possibles, à la scolarité). Ce site concerne la région bruxelloise (les normes ne sont pas les mêmes partout) donc il faut faire attention à cela lorsqu'on le découvre mais il peut aider pour beaucoup de points. 

Ce que j'en retire personnellement :

Les deux interventions étaient intéressantes. 

Concernant Monsieur Lieutenant, on sent qu'il s'y connait et qu'il a fait de sa passion un métier. Tout comme Monsieur Robaey, il arrive à nous emporter dans ses histoires vécues. C'était très intéressant d'en savoir encore plus sur les enfants malades et sur toutes les structures qui sont à leur disposition. 

C'est un Monsieur plein de charisme qui veut faire passer sa passion aux gens qui l'entourent. C'est très simplement qu'il nous a expliqué toutes les structures dont il est responsable et tout ce qu'il fait pour les écoles à l'hôpital. 

Concernant Madame Van Besien, je trouvais son intervention très utile et parlante. Avoir un enfant hospitalisé peut arriver à tout moment et je pense que beaucoup de parents n'ont aucune idée de chez qui ou comment se renseigner. Le site est clair et assez instinctif. 

 

Cours 4 : jeudi 10 janvier, visite de l'hôpital Jolimont et de son école "L'Amarelle", à La Louvière.

https://sites.google.com/site/aphdocspv/l-amarelle

 

Résumé de la visite

Nous sommes arrivés dans un hôpital avec une architecture extérieure hors du commun mais un intérieur tout à fait classique et avons pris l'ascenseur pour nous rendre au service de pédiatrie. Béatrice, qui nous a si gentiment accueillis, a créé l'école dans l'hôpital Jolimont il y a déjà 20 ans. Elle est institutrice primaire de formation, a travaillé pendant 12 ans en tant qu'institutrice maternelle avant de se lancer dans ce grand projet : lancer une école à l'hôpital. Lorsqu'elle nous a partagé son parcours afin de créer son école, tout semblait très simple. Nous l'avons prise pour une petite magicienne qui, avec 2-3 coups de baguette magique a réussi à faire des choses incroyables. Cependant, je ne doute pas que toutes les démarches qu'elle nous a présentées ont dû lui prendre beaucoup de temps et d'énergie. 

 

Cette école est en place pour des enfants allant de 2 ans 1/2 à 15 ans. Elle en a déjà accueillis presque 300 depuis le début de l'année scolaire (septembre 2018) et il y a une moyenne de 4-5 enfants par jour en classe. Tous les enfants admis à l'hôpital peuvent venir à l'école, même ceux qui sont là pour la journée ou pour quelques heures. C'est donc une organisation bien particulière. Elles sont deux institutrices à se partager les heures de classe.

Ce sont les institutrices qui vont chercher et qui ramènent les enfants dans leurs chambres. Ils ne peuvent pas se déplacer seuls dans les couloirs. 

 

Tout comme les professeurs des écoles ordinaires, elles doivent tenir un registre. Tous les enfants passés par l'école (ne fusse que 10 minutes) y sont inscrits. 

Au niveau de l'école primaire, les professeurs de l'école d'origine suivent (en général) bien leurs élèves hospitalisés. Ils donnent des choses à faire. C'est par contre beaucoup plus compliqué au niveau de l'école secondaire. 

Environ une fois par an, des enfants sont envoyé à l'hôpital par la sécurité sociale pour des placements d'urgence. Avant d'être envoyés dans un centre ou dans une famille d'accueil, ils viennent passer un séjour dans l'aile pédiatrique. Ces enfants sont compliqués à gérer parce qu'ils sont plein de vie et ont besoin de se dépenser. Dans un premier temps, ils restent 14 jours (ce qui peut paraître très long). Si aucun centre n'est trouvé, il se peut qu'ils restent alors 60 jours. 

 

Une journée type à l'Amarelle : 

  • Lorsqu'elle (Béatrice ou sa collègue) arrive à l'hôpital, vers 8h30, elle va chercher la liste des enfants admis au secrétariat. Ensuite, elle se dirige vers le bureau des infirmières afin de savoir quels enfants pourraient venir à l'école et les choses importantes à savoir sur ces derniers.

  • Une fois cette première étape faite, elles vont dans les chambres des enfants susceptibles de les suivre, elles se présentent et proposent de venir essayer l'école. Personne n'est obligé de venir (sauf contre-ordre du médecin, mais c'est très rare). Elles ne se rendent dans les chambres que vers 9h30, le temps que tout le monde soit bien réveillé, ait mangé et soit lavé. Les enfants peuvent choisir le temps qu'ils restent à l'école.​

  • Coin accueil. Une fois que tous les enfants sont rassemblés dans la classe et que tous les parents sont partis, elles commencent la matinée.

    • Un temps de présentation (on parle de soi et de ce qu'on vient faire à l'hôpital)

    • Un temps pour le calendrier

    • Un temps pour la lecture du menu

    • Un temps pour parler de son ressenti et de ses émotions (chose très importante dans un environnement comme celui-là).  

  • Après ce temps collectif, chacun s'assied à table et travaille en fonction de ce qu'il a à faire. Si l'école n'a rien donné comme devoir, les institutrices trouvent des choses à faire (après avoir demandé à l'enfant sur quoi il voudrait travailler). Cette étape dure +- jusque 11h30.

  • Afin de terminer la matinée agréablement, des petits jeux de société sont proposés. Ils mêlent les petits et les grands, c'est là qu'on voit naitre une certaine solidarité et parfois une amitié. 

  • De 12 à 13h, les enfants retournent dans leurs chambres respectives afin de manger et de se reposer. 

  • L'après-midi est réservée aux grands (à partir de la P1). Les petits vont jouer à  la salle de jeux. 

    • Soit des ateliers artistiques ​

    • Soit ils terminent ce qu'ils avaient commencé le matin. 

Ce que j'en retire personnellement :

Béatrice m'a beaucoup impressionnée. Elle est partie de rien, en ne connaissant pas grand chose sur le sujet des enfants malades et de l'école à l'hôpital. Pourtant, elle s'est lancé à 100% dans son projet de création d'école, et avec de la persévérance, elle y est arrivé sans trop de difficultés. Certes, elle a eu la chance de tomber sur les bonnes personnes aux bons moments, mais je pense que pour en arriver là, il faut un certain courage et une certaine détermination. 

Ca fait maintenant 20 ans qu'elle travaille dans le même service. On peut voir au sein de cette pédiatrie une ambiance chaleureuse et un travail d'équipe. Comme elle nous l'a bien expliqué, il faut que tout le monde fasse son travail sans se mêler de celui des autres et sans se permettre de le juger ; c'est ça le secret d'une si bonne cohésion. 

Depuis le début du cours d'enfants malades, je me dis que j'adorerais travailler à l'hôpital mais que je ne pense pas en avoir la force. Cependant, Béatrice a réussit à nous convaincre que ce n'est justement pas un travail difficile moralement. En effet, lorsque les enfants viennent à l'école, ça leur offre une bulle d'oxygène. Pendant une matinée ou une journée, ce ne sont plus des enfants malades dans un lit d'hôpital mais des enfants heureux d'apprendre et de sortir de leur chambre. C'est un lieu de tolérance et de rencontre d'enfants différents. Beaucoup de liens se créent entre les enfants grâce à leurs partages à l'école. 

Le fait que la classe soit au centre du service de pédiatrie est très chouette parce que nous sommes au coeur du sujet. 

 

Cours 5 : vendredi 11 janvier, visite de l'Entreliens à l'hôpital Saint-Luc. 

http://www.escaleinformatique.be/folders/entreliens5.pdf

 

Résumé de la visite

Valérie Martin est une des enseignantes de l'Entreliens mais c'est aussi un des piliers de cette école. C'est elle qui nous a présenté toute l'histoire de cette infrastructure et ce qu'ils y font. Elle a commencé dans l'enseignement ordinaire en tant que prof de math pour les secondaire. Elle n'a pas aimé le rapport de force auquel elle a dû faire face. Elle s'est aussi aperçue que rien n'était mis en place pour aider les professeurs légèrement démunis mais pire encore, il n'y avait absolument rien pour aider les adolescents fragiles et dénigrés. C'est cette facette du métier qui l'a poussé à changer d'orientation et à se lancer dans des études de psychologie. 

Lors d'un de ses stages en psychiatrie, elle a rencontré un grand psychologue pour adolescents qui l'a épaulée dans ce projet de l'Entreliens. 

L'école est reconnue comme "SSAS" (cfr école Léopold Mottet). Ils ont donc des contraintes administratives réduites pour pouvoir créer des choses sur mesure pour les jeunes. Ils ont beaucoup de liberté mais mettent un point d'honneur au niveau de la pédagogie. Les enfants sont à l'école, ils doivent donc, à travers les ateliers, apprendre des choses scolaires. Ils ne font pas de thérapie.  

Les activités sont réparties en 2 temps : 

- Le travail individualisé. Chacun a son projet qu'il mène à bien, quelque chose qui le passionne. Pour certains, rien que de trouver la chose qui les anime est parfois très très compliqué. 

- Le travail en ateliers (radio, écriture, illustration, philo, sport). 

 

Les jeunes qui viennent à l'Entreliens sont hors du système scolaire. S'ils ne sont pas dans l'établissement, c'est qu'ils sont coincés chez eux, par "auto-hospitalisation". 

Ces adolescents ne supportent pas être "un parmi les autres". C'est pour cela qu'il y a beaucoup de séances individuelles. Dû à cette intolérance, c'est difficile de leur apprendre des choses. Ils refusent de se soumettre à une autorité supérieure. 

Le but de l'Entreliens n'est pas de faire réussir une année scolaire mais de redonner le goût d'apprendre aux enfants. Ils travaillent pour "l'après" des adolescents. 

    L'après =   - le retour à l'école

- un projet alternatif (formations, séjours humanitaires,...)

- service civile

- séjours de rupture

- hospitalisation 

- ...

Les professeurs ne peuvent rien obliger. La décision revient aux adolescents. 

D'après Madame Martin, ce qui est compliqué pour les enseignants c'est que les effets ne sont pas visibles immédiatement. Ce n'est qu'après coup qu'on peut remarquer une évolution chez les jeunes. 

C'est un gros travail d'équipe. Il faut que tout le monde se fasse confiance et partage. C'est très important parce que certaines situations arrivent à déchirer une équipe complète. 

Un psychologue suit également l'équipe d'enseignants pour les aider à traverser les moments les plus difficiles. 

Ce que j'en retire personnellement :

Comme Valérie nous l'a expliqué, il faut être bien dans ses baskets pour supporter ce genre de métier. Elle nous a raconté avoir vu des tentatives de suicide, que beaucoup d'adolescents viennent à l'école remplis de scarifications aux poignets. 

J'ai adoré sa présentation et je trouve que tout ce qu'ils font est admirable et respectueux. Cependant, je ne pense pas être capable de travailler dans une telle structure. Ces adolescents ont déjà vécu tellement de choses difficiles que je ne me sentirais pas à la hauteur pour pouvoir les aider au mieux dans tout ce qu'ils traversent. 

Sources :

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