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Troubles de l'attention

Travail : Les différents types de mémoires + Recherches personnelles 

Les différents types de mémoires

Travail réalisé par Maïlys de Mathelin, Céline Duvieusart et moi-même.

 

Il existe 2 grands systèmes essentiels pour bien comprendre la mémoire humaine :

 

1. Le système des connaissances sémantiques

 

= Savoirs que nous avons acquis progressivement, au cours de notre histoire, de notre développement cognitif. Savoirs partagés et communs à notre culture.

C’est un système essentiel. Nous avons tous un répertoire de connaissances qui nous permet de confronter l’information vue à un registre ancré (ce qui nous permet de reconnaitre un visage, des objets, …).

Ce savoir s’organise de façon cohérente. Plusieurs régions (temporales externes et polaires) du cerveau vont être dédiés à cette mémoire structurés de manière logique.

En conclusion, puisque un système de mémoire correspondrait à une région du cerveau, on peut avoir une atteinte d’un système indépendamment des autres.

 

2. Mémoire épisodique

 

Totalement différent du premier (de par les infos stockées et des endroits où elles sont stockées).

Système qui regroupe nos événements personnels. Ce que je vis, ce que je perçois par mes systèmes sensoriels.

Fondée sur une voie anatomique dont la porte d’entrée est l’hippocampe.

Toutes les informations sont analysées et transférées vers l’hippocampe pour être dans le système de mise en mémoire.

 

Cette mémoire repose sur 3 étapes :

 

a) Enregistrement : au niveau perceptif qui dépend des ressources attentionnelles que l’on va mobiliser pour bien capter l’information, la saisir et pouvoir l’encoder de façon profonde.

 

b) Stockage : implique l’hippocampe et l’information est alors distribuée dans l’ensemble du cerveau.

 

c) Récupération : les stratégies de récupération dépendent du lobe frontal (pour l’essentiel) qui va venir chercher l’information et permettre de la produire. Le souvenir est alors rappelé.

 

 -> Mémoire = Capacité d’enregistrer, de stocker et de récupérer des informations.

 

Il y a 3 grandes situations qui amènent l’impression d’avoir des difficultés de rappel en mémoire. Ces 3 situations sont liées aux 3 mécanismes précités :

  • Enregistrement : perturbation au niveau attentionnel.

  • Stockage : Maladie de l’hippocampe (entre autre l’alzheimer). Mauvais encodage de l’information. On ne transforme pas bien l’information perçue en traces mnésiques.

  • Trouble de la récupération : au cours du vieillissement normal. Syndrome du “bout de la langue”. L’information est gardée mais on a du mal à la récupérer.

 

 -> Il existe des tests afin de cibler les difficultés de mémoire.

 

Un autre système peu développé dans la vidéo est la mémoire de travail. Sa finalité n’est pas de garder l’information mais de la maintenir brièvement. Mémoire vive et très courte (exemple du numéro de téléphone).

 

Il existe différents facteurs influençant la mémoire lors de l’étape de l’encodage :

  • Intérêt et motivation

  • Les émotions

  • Un registre de connaissances pré-esxistant facilitant l’insertion de nouvelles informations.

Lien de la vidéo utilisée pour réaliser le travailhttps://www.youtube.com/watch?v=_LPzOu26gvY&feature=youtu.be&fbclid=IwAR3EemPU4emGLghtJ8nPtiDHWKamLhqXUc1fvHKJ4tCxKTRDjYZ0LLCchhs

Livre choisi

 

Trouble déficitaire de l'attention avec hyperactivité

Soigner, éduquer, surtout valoriser

Ecrit par :

- Nicole Chevalier (professeure au département kinanthropologie et chercheur)

- Marie-Claude Gaye (professeure au département de psychologie) 

- André Achim (professeur-chercheur au département psychologie)

- Philippe Lageix (psychiatre et chercheur)

- Hélène Poissant (professeur au département d'éducation et pédagogie)

Source : Chevalier, N., Gaye, M.C., Achim, A., Lageix, P. & Poissant, H. (2006). Trouble déficitaire de l'attention avec hyperactivité - Soigner, éduquer, surtout valoriser. Québec : Presses de l'Université du Québec.

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Résumé du chapitre 3 :  « Profil cognitif des jeunes avec un TDAH ».

 

Grâce au résumé de ce chapitre, vous trouverez des informations supplémentaires sur la description des fonctions cognitives qui sont déficitaires chez les TDAH et la manière dont nous pouvons les évaluer.

 

Il s’agit donc de tracer un « profil cognitif » du TDAH pour avoir une meilleure compréhension de la dimension neurocognitive de cette maladie.

 

 

1. Modèle de l’attention (Posner et Raichle, 1997).

 

Ce modèle n’est pas spécifique au TDAH. En effet, il est basé sur une explication globale des mécanismes attentionnels.

L’attention est l’état mental qui oriente notre comportement et qui nous aide à faire des choix spécifiques plutôt que d’autres.

Selon ce modèle, il existe 3 mécanismes différents :

  • L’état d’alerte

  • L’orientation-inhibition

  • Le contrôle exécutif

 

La fonction d’alerte va s’exprimer à travers la dimension d’intensité du système attentionnel (SA) et comprend :

  • l’alerte tonique / phasique

  • la vigilance / l’attention soutenue (concentration)

 

Elle consiste en la suppression du bruit de fond neuronal pour être prêt à réagir à tout. Elle permet de maintenir un état de vigilance afin d’être capable de détecter les évènements importants.

Exemple : le maitre nageur qui surveille une baignade est en alerte pour détecter un nageur en danger et ne porte pas son attention sur un nageur en particulier.

 

La fonction d’orientation-inhibition va s’exprimer à travers la dimension sélectivité du SA comprenant :

  • l’attention sélective / sélective visuo-spatiale

  • l’attention partagée (divisée) / alternée

 

Cette fonction mobilise plusieurs neurones pour être prêt à recevoir des inputs spécifiques. Elle se réfère  à la capacité de cibler un élément tout en ignorant tout stimulus extérieur non pertinent.

Exemple : les douaniers qui fouillent les sacs à l’aéroport sont des experts en attention sélective.

 

La fonction du contrôle exécutif s’exprimera à travers le contrôle attentionnel de supervision du SA.

 

Consiste à coordonner plusieurs neurones spécialisés. Il renvoie donc à la capacité d’engager une opération mentale, de la synchroniser avec d’autres opérations, de l’interrompre au moment voulu et de réduire l’activation automatique d’un mécanisme appris. C’est donc le fait de contrôler son activité mentale à l’aide de plusieurs mécanismes.

Exemple : la secrétaire qui rédige une lettre et qui doit s’interrompre pour répondre au téléphone, planifier une rencontre avant de recommencer là où elle s’était arrêtée.

 

L’ensemble de ces déficits neurocognitifs à malheureusement beaucoup de conséquences sur les apprentissages scolaires et sociaux.

 

2. Modèle théorique du TDA/H

 

Modèle de Barkley (1997) : Ce modèle est principalement orienté vers les fonctions exécutives.  Selon lui, les déficits attentionnels ne sont dus qu’à un déficit des fonctions exécutives.

 

Il pense aussi que le déficit primaire d’une personne TDA/H est un problème dans l’inhibition de la réponse qui entraine, par après, une diminution de l’efficacité de 4 fonctions exécutives :

  • Mémoire de travail non verbale : capacité à manipuler mentalement les informations non verbales.

  • Le langage internalisé : capacité d’auto-langage. Capacité d’intérioriser des règles, des raisonnements (se rapproche de la mémoire de travail verbale).

  • L’autorégulation de l’affect : régulation de la motivation, des émotions et des pulsions.

  • La reconstitution : capacité d’analyse et de synthèse. Décomposer des séquences ou des messages pour pouvoir les reconstruire à nouveau.

 

L’inhibition est la capacité à retenir une réponse non pertinente et à interrompre une réponse déjà initiée.

 

3. Fonctions exécutives et TDA/H

 

Beaucoup d’études ont été menées afin de comparer les résultats des enfants avec TDAH ou sans TDAH.

Différentes études arrivent à la conclusion d’un trouble dysexécutif dans ce fameux TDAH.

Les études sont majoritairement effectuées sur des garçons. En effet, ce trouble touche plus le sexe masculin que féminin (5 contre 1).

 

Le concept de « fonctions exécutives » englobe une grande variété de processus cognitifs différents qui servent à l’accomplissement d’une tâche.

 

Nous allons parler ici de la classification de Willcutt et al. (2005) augmentée par celle de Sergeant et al. (2002).

Ils retiennent au moins  4 dimensions principales :

  1. L’inhibition de la réponse 

  2. Le contrôle de l’interférence 

  3. La mémoire de travail (MT) 

  4. La flexibilité 

 

Dans une méta-analyse, Sergeant et al. (2002) retiennent deux autres dimensions ; la planification et la fluidité mentale.

Vu qu’il n’est pas prouvé que les jeunes avec TDA/H éprouvent des difficultés dans ces deux domaines, on n’en parlera pas plus dans ce chapitre. Il est également important de savoir que les épreuves neuropsychologiques peuvent solliciter plusieurs dimensions simultanément.

 

3.1. Inhibition de la réponse :

 

Comme dit précédemment, selon Barkley (1997), il s’agit du déficit central chez les TDAH.

 

Ce chercheur a englobé deux dimensions de l’inhibition :

 

  • L’inhibition d’une réponse motrice

Une des tâches les plus fréquentes demandées pour tester cette inhibition est  « l’arrêt de la tâche » (paradigme du « stop task »).

Il s’agit de demander au participant de répondre le plus rapidement à un stimulus spécifique. Ce premier stimulus est généralement suivi immédiatement d’un second qui signale l’arrêt d’agir. Le participant est alors censé interrompre sa réponse motrice qui était déjà commencée.

Les jeunes ayant un trouble de l’attention auront un temps de réaction plus long que leurs pairs.

 

Cette constatation appuie donc l’hypothèse de Barkley (inhibition = déficit primaire des TDAH).

 

  • L’inhibition d’une réponse automatisée

Afin de tester l’inhibition d’une réponse automatisée, les chercheurs auront tendance à utiliser le paradigme classique de Stroop.  Il a été développé en 1935 et teste les habiletés d’attention sélective et de flexibilité cognitive.

Nouvelle version de ces tests  qui a été adaptée et validée auprès d’une population d’enfants de minimum 8 ans. Cette version comprend deux conditions de base et une troisième qui est l’interférence.

1e condition : mesure la vitesse de dénomination de la couleur de carrés alignés.

2e condition : mesure la vitesse de lecture de mots de couleurs.

3e condition : mesure le contrôle de l’interférence. On demande à l’enfant d’inhiber sa réponse automatique de lecture du mot de couleur pour nommer la couleur de l’encre.

Les enfants sont évalués en fonction de la vitesse d’exécution et le nombre d’erreurs.

 

Si un enfant ne répond pas correctement à la 3e condition, on ne peut pas dire pour autant qu’il a un déficit d’inhibition. Il faut d’abord se référer aux deux conditions de base.

 

La tâche de Stroop ne permet pas de différencier les enfants TDAH de ceux qui ont d’autres difficultés d’apprentissage. Il est nécessaire de faire d’autres études avant de confirmer qu’un enfant est porteur du trouble.

 

3.2. Mémoire de travail (MT)

 

Se définit comme la capacité d’emmagasiner et de manipuler une information qui vient tout juste d’être perçue grâce à des processus de répétitions internes.

 

C’est seulement depuis quelques années que les chercheurs s’intéressent à la MT concernant les troubles de l’attention.

 

Différentes tâches cognitives sont proposées afin de tester cette MT. Deux de ces tâches seront présentées :

  • Mémoire de travail verbale :

Exemple : « n-back ». Présenter une séquence de stimuli et demander aux participants de rapporter de façon continue les stimuli identiques au énième précédent.

 

  • Mémoire de travail non verbale

Exemple : Demander au participant de pointer un dessin sur plusieurs cartes d’une série en essayant d’éviter de sélectionner le même dessin à plusieurs reprises.

 

Les résultats d’une méta-analyse montrent qu’il y a plus de déficits de la mémoire de travail non verbale (75%) que verbale (55%).

Karatekin (2004) parvient à démontrer que  les jeunes qui ont un TDAH sont capables de manipuler mentalement l’information (autant verbale que non verbale). Les difficultés de ces jeunes viendraient donc plutôt d’un déficit au niveau de l’exécutif central.

 

3.3. Flexibilité cognitive (set shifting)

 

Renvoie à la capacité de changer de stratégie de réponse en cours de tâche.

Un des tests les plus souvent utilisés pour l'évaluer est le Wisconsin Card Sorting Test (WCST ; Heaton, 1981).

Le jeune doit classer une série de 128 cartes selon 3 catégories parmi un ensemble de quatre cartes cibles. Lorsqu’il commence son test, le jeune ne sait pas quelle stratégie il faut utiliser. C’est à lui à les découvrir. Après chaque essai, l’examinateur donne une rétroaction sur le choix de classification en disant si la réponse est juste ou fausse. Lorsque le jeune a réussi 10 essais consécutifs, la règle change à son insu.

Ils font alors attention au nombre d’erreurs de persévération (nombre de fois qu’il répète la même erreur).

 

Les résultats de ces tests sont fort controversés. En effet, certains disent que les sujets TDAH ont de moins bons résultats que leurs pairs. D’autres disent qu’ils ne voient pas de différences significatives.

 

3.4. Planification de l’action

 

Concerne la capacité à construire mentalement un plan et de séquencer ses actions.

Elle est souvent évaluée avec le test de la Tour (la tour de Londres ou de Hanoï). L’enfant doit reproduire un modèle de tour en planifiant et en anticipant tous ses mouvements.

Il doit également garder en MT toute une série de consignes.

 

De nouveau, les résultats ne prouvent pas qu’un déficit dans la planification signifie TDAH. Il faudrait faire plus de tests avant d’en être sur.

 

Conclusion :

 

- Beaucoup d’études ont déjà été menées auprès d’enfants TDAH. Beaucoup disent qu’il s’agit d’un trouble dysexécutif.

- Parmi tous les tests, celui de l’inhibition est celui qui discriminerait le mieux les TDAH, comme Barkley le disait.

- Il est important de souligner que la littérature scientifique récente parle beaucoup de la MT chez les TDAH.

- Des précisions par rapport au profil cognitif doivent également être apportées.

- Beaucoup de questions mériteraient d’être encore approfondies, malgré les progrès des neurosciences cognitives.

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